En collaboration avec l'atelier d'architectes Rudy Ricciotti.

L’enjeu, pour ce projet de l’Hôtel des Archives est qu’il devienne avec sa réalisation, un lieu emblématique reconnu dans la Ville et dans ce quartier culturel en devenir. L’acte d’abriter en son sein un trésor inestimable, «les Archives millénaires de Genève» doit être clairement identifiable non seulement par les érudits, chercheurs, scientifiques, étudiants, visiteurs mais également par tous ceux qui vivent à Genève, travaillent à Genève, étudient à Genève et découvrent Genève.

Un trésor historique inestimable pour la région et son vécu doit interpeler, doit susciter de l’intérêt, de l’interrogation tant pour l’enfant que pour l’adulte. Ce quartier très jeune avec ses universités, ses écoles, ses musées, son centre sportif, sa tour radiophonique, ses galeries d’art est un écrin où la diversité se symbolise avec force et humilité. Requalifier cet espace en ayant comme fil rouge pour le bâtiment historique de l’Arsenal, la volonté de le mettre en valeur dans toute sa splendeur sur son site, préserver tous les éléments patrimoniaux et de concevoir l’intervention contemporaine en son sein comme un prétexte de mise en scène de ses éléments d’origine est l’élément fondamental qui a conduit à lui adjoindre une extension respectueuse, attractive mais très forte symboliquement sur le domaine public.

Le caractère infrastructurel amène des prises de position fortes. Cet univers essentiellement souterrain n’est pas à confondre avec un parking en sous-sol. Une identification iconique doit être possible. Pensons à Piranèse ou à l’imaginaire du récit d’Umberto Eco sur la bibliothèque savante du « Nom de la rose ». Ainsi une faille minérale distribuera le sous-sol des archives. Cette faille éclairée naturellement sera la centralité des espaces de conservation et l’imaginaire visible d’un territoire effacé, et aussi… un silence mémoriel.